Le gisement du Cuzoul est l'une des rares séquences de
référence pour le Mésolithique dans le sud de la France, au même titre que
Le Martient, Rouffignac, Montclus ou Châteauneuf. Le gisement fait même preuve d'une
antécédence certaine dans cette hiérarchie, puisqu'il fut exploré dès 1923 par
R. Lacam et A. Niederlender. Leurs premiers travaux ont porté seulement sur
l'intérieur de la cavité et ont permis de reconnaître la présence, sous presque
2 m de sédiments, d'un unique niveau d'accumulation de matériel archéologique (niveau
I des fouilles Lacam à l'intérieur). Il faut attendre 1927 pour que le secteur porche, dans
le prolongement immédiat de la galerie d'entrée, soit à son tour exploré et que
soit révélée une séquence archéologique nettement plus importante et
intéressante : sur près de 2,60 m de profondeur, elle s'étale en effet depuis
un ensemble qualifié d'Azilo-Sauveterrien (niveau I des fouilles Lacam) qui
mélange vraisemblablement en fait différents niveaux, jusqu'à l'Age du fer
(sommet remanié du niveau VII), en passant par plusieurs ensembles documentant
le Mésolithique récent/final et/ou le Néolithique ancien.
Coupe schématique à l'entrée de la cavité (in Lacam et al., 1944)
Le matériel recueilli lors de ces fouilles était
jusqu’il y a peu réputé perdu : en réalité, il a été déposé au moins en partie
(la collection Lacam, cédée par sa veuve) en 1980 au musée de Cabreret, où nous
l’avons retrouvé en 2003. Il n'était jusque-là connu qu'au travers de
l'excellente publication produite en 1944, en collaboration avec H. Vallois,
dans laquelle il apparaît cependant sous forme de dessins peu soignés ou de
photographies qui, tout en donnant une certaine idée des assemblages, restaient
bien entendu insuffisants. Par ailleurs, J.Roussot-Larroque nous a signalé
l’existence de séries provenant du gisement et qui seraient conservées à Paris à l’IPH.
Depuis ces travaux pionniers, aucune
autre intervention n'a été menée dans le cadre d'une opération autorisée, de
telle sorte que les données publiées dans la monographie de 1944 (auxquelles
s'ajoutent quelques autres notices) sont les seules disponibles.
En 2005, nous avons réalisé une première
intervention sur le gisement, dans le cadre d’une opération programmée
annuelle financée par le ministère de la Culture, opération renouvelée dans le même cadre en 2006. Les données acquises
et les perspectives qui s’en dégageaient ont permis de passer à une opération
programmée triannnuelle, entamée en 2007.
R. Lacam devant l'entrée de la cavité (in Lacam et al., 1944)